Erik Kudelka : Une volonté de fer et une famille en or

Quand on commence à se pencher sur le vécu de ceux qui sont passés à travers la grande épreuve que constitue la maladie, à commencer par le cancer, on est frappé de constater combien la nature humaine est résiliente et forte. C’est un cliché, mais il y a vraiment quelque chose de bon à remettre nos petits bobos et soucis en perspective à l’aulne de la rage de vivre des patients confrontés à un diagnostic qui menace leur existence même.

L’une de ces histoires tout à fait exceptionnelle de détermination humaine face à l’adversité est celle d’Erik Kudelka. Ce jeune homme de Pierrefonds qui a aujourd’hui 31 ans est réellement passé par un parcours du combattant, sans perdre espoir et avec en objectif secondaire celui d'obtenir son diplôme universitaire. Erik, il faut le dire, est entouré par une famille tout aussi exceptionnelle. Son père lui a fait don de ses cellules, et même, peut-on dire de tout son système immunitaire, et puis plus récemment d’un rein.

En 2005, le jeune homme menait la vie normale d’un étudiant dont le souci principal était de suivre ses cours universitaires et de terminer en temps normal des études d’entomologie. Mais un diagnostic de leucémie aiguë est venu chambouler ses plans. Erik évoque les débuts de la maladie :

«Je me sentais très fatigué, mais comme je menais la vie frénétique d’un étudiant, dormant peu et mangeant mal, je pensais que cela en était la cause. Pourtant que je me suis mis à saigner du nez, j’ai su qu’il y avait un problème».

Une prise de sang a confirmé qu’il s’agissait de leucémie. La prise en charge a été immédiate, en l’espace d’une demi-heure, ce qui, raconte aujourd’hui le jeune homme, s’est révélé plutôt bénéfique, car il fallait tout de suite passer à l’action, ce qui empêchait de trop penser et de succomber à l’angoisse.

Erik se félicite aussi d’avoir possédé des connaissances en biologie pour mieux comprendre sa maladie : «Cela me permettait d’avancer avec une certaine connaissance, au lieu d’être plongé dans le noir : Cela m’a beaucoup aidé. En fait, c’est moi qui calmais ma mère… »

Plusieurs séries de traitements par chimiothérapie ont accordé une courte rémission au jeune homme, mais la rechute a été brutale. Les médecins se sont ensuite tournés vers un don de cellules souches, mais la recherche d’un donneur parfaitement compatible dans la Banque mondiale s’est révélée un échec. Une greffe avec des cellules d’une compatibilité imparfaite a prodigué une brève rémission au malade, mais à la suite d’une nouvelle rechute les médecins ont renvoyé Erik chez lui, ne lui laissant guère d’espoir.

C’est alors que la thérapie cellulaire a offert une planche de salut et l’espoir d’une guérison durable à Erik. C’est au centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et sous l’égide de son directeur scientifique, le Dr Denis-Claude Roy que le jeune homme est entré dans un programme de soin encore très expérimental à l’époque.

«Je ne correspondais pas à tous les critères requis pour entrer dans le protocole, à commencer par le fait que j’étais en état de rechute, mais Dr Roy a vu ma détermination et ma jeunesse, et il a accepté de tenter le coup».
Le chercheur avait prévenu Erik que le traitement comportait des risques et que tout était sur la table. Rien ne prouvait que cela marcherait.

Le traitement expérimental consistait à transfuser au jeune homme des plaquettes de cellules souches. La question de la compatibilité de ces cellules était fondamentale. Il fallait un donneur proche. C’est finalement Julius, le père d’Erik, qui a fourni les cellules.

Le traitement s’est révélé ardu, et ponctué de rechutes qui ont exigé une nouvelle procédure toujours basée sur un don de cellules souches du père.

Pourtant au final l’approche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont aura été fructueuse et aura permis d’éliminer le cancer de l’organisme du jeune homme. Erik est en rémission depuis huit ans, bien qu’il ait connu d’autres complications, des effets secondaires liés à ses traitements, ses reins ayant été saturés par les transfusions de quantités massives de plaquettes.

En dialyse pendant quatre ans, Erik a finalement pu recevoir une greffe du rein en 2014 quand son état s’est stabilisé. Là encore, c’est son père qui a fait don de l’organe. Parmi les autres problèmes de santé qu’Erik a dû surmonter, mentionnons des problèmes de hanches et la cataracte qui a touché ses yeux.

Malgré tout cela, Erik et sa famille embrassent la vie à plein et regardent vers l’avenir. Et ce printemps, le jeune homme a pu réaliser l’un de ses objectifs majeurs: aller chercher son diplôme en zoologie de l’université McGill.

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